Contre le matérialisme scientifique et philosohique de son temps, Henri Bergson tentera de rétablir les droits de la conscience et de la vie spirituelle.

En rejettant la notion de système philosophique et s'appuyant sur une bonne connaissance des progrès scientifiques de son temps, il n'aura de cesse à défendre l'autonomie de la conscience et de la vie spirituelle contre la matérialisme scientifique.

 

Sa Vie :

Il nacquit à Paris, en 1859. Il fit des études à l'école normale supérieure et devint professeur dans l'enseignement secondaire après avoir obtint l'agrégation de philosophie.

En 1900, il fut nommé professeur au collège de France (chaire de philosophie ancienne, puis de philosophie moderne).

Ses ouvrages le firent connaitre dans le monde entier, et après avoir séjourné aux Etats Unis, , il fut élu à l'Académie Française en 1914.

Après la guerre, et après avoir contribué à l'entrée en Guerre des Etats Unis et avoir mené à bien sa mission diplômatique, il présida la Commission de coopération itellectuelle de la SDN.

Il se retirera de la vie publique en 1921, puis obtint le prix Nobel en 1928, de littérature.

Il mourrut en 1941.

 

Son temps :

A la fin du XIXème siècle, la philosophie est marquée par une approche scientifique et matérialiste de la réalité.

Spencer, père de "l'évolutionnisme", affirme que le monde vivant évolue selon des lois purement mécaniques.

Pour "l'Associationnisme", l'esprit humain n'est qu'un assemblage d'idées et de sensations.

Les biologistes essaient de réduire les hénomènes psychiques aux processus mécaniques du cerveau.

Le triomphalisme des sciences incite certains penseurs du début du XXème siècle à tenter d'élaborer une philosophie fondée sur la conscience et l'expérience individuelle.

Ce souci est commun au spiritualisme de Bergson, à la phénoménologie de Hurssel et plus tard à l'existentialisme de Heidegger.

 

Son oeuvre :

Essai sur les données immédiates de la conscience (1889)

Dans sa thèse de doctorat, Bergson affirmera que la science ne saurait expliquer la conscience et la vie intérieure, car celles-ci ne sont pas de même nature que le monde matériel.

Le monde "intérieur" de la conscience se caractérise en effet par la durée, le devenir, la liberté, le qualitatif, alors que le monde "extérieur" de la matière, se caractérise par l'espace, l'inertie, le quantitatif et la soumission à des lois.

 

Matière et mémoire (1896)

Henri Bergson montrera que l'esprit ne peut se réduire à lune simple activité du cerveau. Celui-ci, en effet, n'est le siège que de "l'intelligence pratique". Mais les activités psychiques supérieures, comme la mémoire, montrent que l'esprit "déborde" la matière.

 

L'évolution Créatrice (1907)

Il critiquera l'évolutionnisme de Spencer, pour quil a vie serait une évolution purement mécanique. Pour Bergson, la vie est au contraire une force spirituelle, un élan vital libre et créateur qui travaerse aussi bien la matière que l'esprit humain.

Par ailleurs, Bergson, critique la raison, l'intelligence conceptuelle et discursive.

Pour lui, l'intelligence est avant tout un outil pratique. Seule l'intuition permet d'accéder directement à la vérité.

 

Durée et simultanéité (1922)

Berson discute la théorie de la relativité d'Einstein et oppose le temps spatialisé du physicien au temps intérieur, vécu, de la conscience.

 

Les Deux sources de la morale et la religion (1932)

Dans cet ouvrage, Bergson oppose la '"morale close" de l'obligation sociale et la "morale ouverte" de l'amour. De même, il distingue la "religion statique" (rites et cérémonies), de "la religion dynamique", qui se manifeste dans le mysticisme.

 

Rejetant les théories qui réduisent la vie à un fait physique, Henri Bergson conçoit la vie comme élan créateur et réhabilite l'intuition comme moyen de connaissance au détriment de l'intelligence pratique en affirmant l'indépendance de la conscience.

L'esprit humain ne peut être traité comme un objet scientifique quelconque par ce qu'il n'a pas la même nature que la matière. Par ailleurs l'intuition, moyen de connaissance vraie, s'oppose à l'intelligence, simple outil pratique.

La vie n'est pas un processus mécanique soumis au déterminisme ; elle est une force vitale et créatrice libre qui agit aussi bien dans la matière que dans la conscience. Elle produit aussi bien les plantes et les animaux que l'art et les manifestations culturelles supérieures.

Pour Bergson, la vie (en général) et la réalité pscychique en particulier sont des phénomènes d'ordre spirituel et ne peuvent être réduits à un mécanisme physique ou matériel. Ce spiritualisme rapproche sa philosphie du christiannisme.

Bersgon a influencé des philosophes chrétiens come Teilhard de Carchin et des écrivants comme Péguy ou Proust.

Certains l'ont accusé d'anti-intellectualisme et de défendre un mysticisme fumeux, mais son oeuvre en témoignerait le contraire.....

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