L'Objet, la déception :
Le retour au Moi et au corps des investissements après
abandon des objets définit le narcissisme secondaire (l'amibe rétracte ses pseudopodes).
C'est à ce moment que l'aspect quantitatif prend
toute son importance, si l'on se rappelle que l'énergie narcissique est limitée. On peut admettre
comme Federn, que les objets investis narcissiquement (ce qui appauvrit le Moi) ne restituent
pas toute l'énergie mise en eux : cette frustration, inévitable, oblige à un retrait vers
les frontières du Soi (qui se trouvait alors investies, se différenciant, tout comme l'objet).
C'est dans ce mouvement de retour que se constituerait
le Moi. Mais c'est aussi à cette époque que se différencierait l'idéal du Moi comme
projection du narcissisme et l'image du phallus comme compensation, fermeture du manque.
Une telle théorie n'a de sens que si l'on considère
(comme pour narcissisme primaire) qu'il n'y a pas de distinction des sens entre libido objectale et libido narcissique.
Mais comment se constituerait alors l'objet et comment
serait il investi ?
Avec l'idée de F. Pasche, l'idée d'un
Anti-narcissisme se met en oeuvre très tôt. Il serait le mouvement énergétique inverse
du narcissisme par lequel l'objet serait investi progressivement , ce qui suppose que l'enfant dispose d'une libido
objectale, anti-narcissique, elle aussi limitée, inversement proportionnelle à la libido objectale
et libido narcissique.
Avenir du Narcissisme :
Même si l'on considère pas comme une instance
ayant un rapport consubstantiel avec l'oralité, le narcissisme semble à l'oeuvre durant tout le développement,
même pendant la phase anale (ou le boudin fécal expulsé ou retenu à valeur phallique
et narcissique).
On le retrouve au moment de la phase phallique préœdipienne
et à l'adolescence.
Il est aussi à cette époque particulièrement
à l'oeuvre dans toutes les identifications à un groupe fusionnel et anti-érotique (Eros et
Anteros).
On pourrait aussi considérer que toute l'histoire
du narcissisme se confond avec elle du Moi, mais celle-ci, si elle englobe le narcissisme, comprend aussi toute
une série de fonctions d'adaptations qui lui échappent.
Remarquons le sens très particulier que prend
l'épithète narcissique chez Freud dans le cadre de sa typologie (des types libidinaux).