Elles chantaient :

"Oh, combien sont doux les chants et les danses sur la montagne.
Et la course folle.
Oh, combien il est doux de tomber, épuisée sur la terre,
Après que la chèvre sauvage a été pourchassée et rejointe.
Oh, la joie de ce sang et de cette chair rouge et crue".

Les Dieux de l'Olympe aimaient voir régner l'ordre et la beauté dans leurs sacrifices et leurs temples. 
Ces nymphes folles, les Ménades, n'avaient pas de temples ; la nature inculte, les montagnes les plus sauvages, les forêts le plus profondes leur en tenaient lieu, comme si, elles voulaient garder vivantes les coutumes d'un temps très ancien, précédant celui où les hommes s'étaient mis en tête de bâtir des maisons pour leurs Dieux.

Elles préféraient sortir des cités poussiéreuses et surpeuplées ; elles retournaient à la pureté des montagnes inviolées et des forêts.
Là, Dionysos les nourrissait et les abreuvait ; d'herbes et de baies, et du lait des chèvres sauvages.
Elles dormaient sur la mousse tendre, sous les branches couvertes d'épais feuillages, sur le sol, où d'année en année se déposaient les aiguilles de pin.
Elles se réveillaient avec une sensation de paix et de fraîcheur célestes ; elles se baignaient dans un clair ruisseau.

Il entrait beaucoup de beauté, de bonté et de liberté dans ce culte à ciel ouvert, dans cette joie extatique qui puisait à la source de la splendeur sauvage de la nature. Mais l'horrible festin sanglant y restait toujours présent.

Le culte réservé à Dionysos était centré sur ces deux idées pourtant si divergentes : 
La liberté, l'extase de joie, et la brutalité sauvage.
Le roi du vin avait le pouvoir de donner l'une ou l'autre à ses adorateurs.

Tour à tour, tout au long du récit de sa vie, il se montre une bénédiction pour l'homme ou la cause de sa ruine.

De toute les actions néfastes qui lui sont imputées, la plus affreuse fut commise à Thèbes, la ville dont était issue sa mère.

Dionysos se rendit à Thèbes pour y instaurer son culte. Selon la coutume, il était suivi d'une troupe de femmes, toutes revêtue de dépouilles de faon par dessus leurs robes et qui dansaient et chantaient des choeurs exultants tout en agitant des thyrses entrelacés de lierre.

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