Penthée fit poursuivre les adoratrices du dieu dans les montagnes où s'étaient réfugiées les jeunes femmes après leur évasion. Elles y avaient été rejointes par un grand nombre de Thébaines, parmi lesquelles la propre mère du roi et ses soeurs.

Et là, Dionysos se révéla sous son aspect le plus terrible.

Il frappa toutes les femmes de démence ; elles prirent Penthée pour un animal sauvage, un lion de la montagne, elles se jetèrent sur lui, sa mère la première, pour l'abattre.
Tandis qu'elles s'acharnaient ainsi sur lui, il comprit enfin qu'il avait lutté contre un dieu et qu'il devait payer ce crime de sa vie.
Elles le mirent pièces, et alors, mais alors seulement, le dieu leur rendit la raison, et la mère de Penthée vit ce qu'elle avait fait. 

A la vue de son désespoir, les Bacchantes maintenant dégrises, tous chants et danses abandonnés, se disaient l'une à l'autre ;
 

"Les dieux viennent aux hommes par des voies étranges et difficiles à reconnaître, 
ils accomplissent bien des choses qui paraissent sans espoir, 
Et ce qui était attendu trouve une tout autre issue.
Dieu nous  montré un chemin qui nous était inconnu.
Et c'est pourquoi tout ceci a eu lieu".


Ces idées au sujet de Dionysos semblent, à première vue, contradictoires. Selon l'un, il est le dieu de la joie.
 

"Lui dont les boucles sont cerclées d'or
Bacchs empourpré,
Compagnon des Ménades
A la torche enflammée".

Et  selon l'autre, il est le Dieu sans coeur, sauvage et brutal,
 

"Lui qui avec un rire moqueur
Pourchasse sa proie
Et avec ses Bacchantes
La traîne en ricanant à sa mort."


Les deux idées, en vérité, sont nées le plus simplement et le plus raisonnablement du monde du fait qu'il est le dieu du Vin.
Le vin peut être bon tout autant que mauvais. Il réjouit et réchauffe le coeur des hommes mais il les enivre aussi.

Page suivante
Page précédente
Retour